Un jeton numérique adossé à une devise, comme le dollar ou l'euro.
Le 1er novembre 2008, Satoshi Nakamoto publie le livre blanc du Bitcoin. Dans l’introduction du livre, il y est expliqué que le bitcoin est « un système de monnaie électronique purement pair-à-pair », n’ayant pas besoin de « passer à travers une institution financière ».
Une monnaie électronique purement pair-à-pair doit donc fonctionner sans banques et sans gouvernements, et doit permettre aux particuliers d’opérer un transfert de valeur de la même manière dont ils s’échangent des pièces sonnantes et trébuchantes.
Ainsi le tout premier crypto-actif abouti aurait pour ambition de devenir une réserve de valeur reconnue et acceptée par tous. Cependant, dans la réalité des choses il s’avère encore bien trop volatile pour pouvoir être conservé dans un portefeuille sans tenir compte de ses variations comme on pourrait le faire avec les monnaies fiduciaires utilisées dans l’économie réelle.
Dans l’univers fortement volatile des cryptomonnaies, les stablecoins sont donc un refuge nécessaire. Dans la plupart des cas, il s’agit de jetons numériques adossés à une devise, comme le dollar.
Outre leur utilité pour se protéger de la volatilité, les stablecoins apportent la solution à un besoin au niveau fiscal. En effet, même si les régulateurs sont loin d’avoir terminé leur travail concernant l’imposition des plus-values sur les crypto-actifs, celles-ci sont déjà soumises à un calcul rigoureux dès lors que l’on reconvertit ses cryptos en monnaies FIAT. Ainsi les stablecoins permettent aux investisseurs de réaliser leurs bénéfices tout en conservant leur portefeuille en crypto-actifs.
Parmi ces tokens, on retiendra l'USDC de l’organisme Circle, l'USDT de Bitfinex et le BUSD du courtier Binance qui sont les plus utilisés. Tous fonctionnent selon le même mécanisme, 1$ en banque = 1 jeton émis. Malheureusement, leur stabilité comporte des risques dus à l’opacité des comptes des organismes émetteurs.
Il existe toutefois d’autres approches comme celle de Maker avec son protocole multi collatéral DAI, un jeton dont la valeur est adossée au dollar, mais qui n’est pas soutenu par cette même devise. Il s’agit d’un stablecoin décentralisé. Son prix est maintenu dans une relation de 1 pour 1 au dollar. Sa valeur, quant à elle, est garantie par la mise en gage de jeton ETH par de multiples émetteurs.
Seulement, il est difficile de considérer le DAI comme “suffisamment sécuritaire” aujourd’hui alors que 60% des garanties utilisées pour le frapper ne le sont pas (USDC, wBTC, TUSD, etc.) tandis ce qu’un des objectifs de la décentralisation demeure la résistance à la censure.
Le besoin entrainant le progrès, un nouveau genre de stablecoin voit le jour en 2020 : les stablecoins algorithmiques. Il s’agit de stablecoins totalement décentralisés et pour cause leur «banque centrale » est un smart contract, personne ne le contrôle.
Dans la plupart des cas (Amplforth, DSD, Basis cash…), ils fonctionnent sur un système d’offre élastique qui alterne entre des phases d’expansion et et des phases de réduction. Concrètement c’est la quantité de token que vous possédez qui varie à intervalles réguliers lors de l’événement de rebase afin d’ajuster et de stabiliser la valeur de votre portefeuille.
En théorie cela est réalisable, mais en pratique l’avidité des acteurs sur les marchés dévoile souvent des failles dans les mécanismes de ces protocoles qui ne sont pas encore tout à fait aboutis.
Pour finir sur une note positive tout de même, il existe un stablecoin algorithmique qui réussit depuis bientôt 1 an maintenant à maintenir sa stabilité à 1$ à plus ou moins 0.01$ près. Il s’agit du protocole Frax, même s’il faut bien le reconnaitre sa stabilité est garantie encore à 60% par de l’USDC, mais les 40% restant sont bel et bien autonomes, trustless et résistants à la censure.
Auteur : William Beguin
Comments